Les 10, 11 et 12 janvier 2020 avait lieu le salon des familles - Porte de Versailles et Familles de France a assisté au plus grand événement dédié à la parentalité (futurs parents, parents, grands-parents & enfants de 0 à 6 ans). A cette occasion, nous avons eu l'opportunité d'assister à une table ronde sur les « 1000 premiers jours de l’enfant » avec comme invité, Adrien Taquet, secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance et qui dirige la commission d'experts des 1000 premiers jours de la vie de l'enfant. Cette commission, présidée par Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, réunie depuis septembre dernier, toutes les disciplines scientifiques telles que pédopsychiatres, obstétriciens, sages-femmes, médecins… afin de réaliser un rapport sur les « mille premiers jours de la vie » qui vont du 4^ème mois de la grossesse au 2 ans de l’enfant.

Quelques chiffres :

• 1,8 million de familles monoparentales en France
• Près de 2/3 des français vont trouver des réponses à leurs questions sur les réseaux sociaux
• 50% de parent disent que c’est compliqué d’être parent

Ce rapport, rendu public en janvier 2020, fait un état des lieux des différentes théories existantes autour de la neurologie, de la psychologie et de la sociologie. L’objectif doit permettre de hiérarchiser les solutions qui en découlent et de les fournir à l’État afin de :

• Définir un consensus scientifique sur ces nombreuses théories. Les messages clés qui en sortiront devront être mis à disposition des parents et plus largement à l’ensemble de la société. Ces messages, touchant à la santé et aux comportements affectif ou social, devront permettre de tenir un nouveau discours de santé publique pour accompagner les parents dans leurs relations avec leurs enfants (alimentation, langage, relations aux parents, sommeil, exposition aux écrans, etc).
   
• Proposer un nouveau parcours et un nouvel accompagnement des parents pendant la période des 1000 premiers jours. Ce parcours pourra s’inspirer des réussites à l’étranger, notamment dans les pays nordiques.

En effet, le secrétaire d’Etat nous rappelle, qu’il existe en Finlande, à partir du 4ème mois de grossesse, un parcours, pour les parents, d’une douzaine de rendez-vous avec des professionnels de santé pour les accompagner durant cette période. De plus, à la naissance de l’enfant, les parents reçoivent une « baby box » qui servait après-guerre à lutter contre la mortalité infantile. Cette « baby box » est composée de différents produits et cette boîte peut être utilisée comme un lit pour enfant.

• Proposer des modalités de détection et de traitement précoces des troubles du développement de l’enfant ou des situations à risque pour la constitution du lien d’attachement de l’enfant avec ses parents (maladie, deuil, ruptures, etc).

• Repenser les congés de naissance afin que ces derniers soient plus en phase avec les besoins des enfants et des parents et prennent mieux en compte les enjeux liés au développement de l’enfant, le retour à l’emploi et les carrières des mères, la conciliation vie familiale et professionnelle ainsi que la place des pères.

Monsieur TAQUET nous rappelle également que depuis le 1^er juillet 2019, en cas d'hospitalisation immédiate d'un enfant juste après l'accouchement, la durée du congé de paternité et d'accueil de l'enfant est allongée au maximum de 30 jours consécutifs en plus des 11 jours de congé paternité déjà existants (18 jours en cas de naissances multiples) et des 3 jours accordés à la naissance.

• Repenser le fonctionnement de notre système d’accueil du jeune enfant d’ici 10 ans, afin que celui-ci soit plus adapté tant aux besoins des enfants qu’à ceux des parents.

Encore en Finlande, au niveau des choix de mode de garde, il existe des crèches ouvertes 24h/24, 7 jours sur 7 pour les parents ayant un travail avec des horaires atypiques. Les enfants jusqu’à 6 ans peuvent y rester jusqu’à 5 jours de suite.

Nous savons que la présence des parents durant la première année de la vie contribue à un environnement sécurisant important dans les étapes de la construction l’enfant et du futur. Miser sur la recherche et la science au service des politiques publiques par l’intermédiaire de cette commission devrait permettre un développement psychique, affectif, physique et social de l’enfant et par conséquent, tracer un fil conducteur pour aboutir à une société plus apaisée et bienveillante.

Familles de France attend patiemment la conclusion de ce rapport.