
A travers son rôle de défense des consommateurs, Familles de France est au coeur des problématiques économiques, sociales et environnementales de notre société. Ainsi, nous suivons de près et quotidiennement l'actualité du développement durable afin de faire part des points les plus importants et de répondre au besoin d'information des familles.
Le rapport alarmant du GIEC sur le climat
Le 08 octobre 2018, après de sérieuses négociations sur la validation du Rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1.5°C, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) a rendu public son rapport de 400 pages qui expose les nombreux impacts actuels et futurs du réchauffement climatique.
Cette étude a été commandée en décembre 2015 lors de la COP 21, afin de donner à voir les conséquences sur notre planète d’un réchauffement à 1,5°C, comme prévu par l’Accord de Paris (Accord de Paris qui prévoyait de garder la planète "bien en-deçà de 2°C" et si possible 1,5 degré).
Le rapport met en exergue un certain nombre de conséquences des changements climatiques qui pourraient être évitées si le réchauffement était limité à 1,5 ºC, et non à 2 ºC ou plus. Il s’agit en somme d’une comparaison entre les conséquences climatiques d’un réchauffement climatique à de 2°C et d’un réchauffement climatique à 1.5°C par rapport aux niveaux préindustriels.
Par exemple : d’ici à 2100, le niveau de la mer à l’échelle de la planète serait, si le réchauffement était limité à 1,5ºC, inférieur de 10 cm à celui qui risquerait d’être enregistré s'il était limité à 2°C.
La probabilité que l’océan arctique soit libre de glace en été serait d’une fois par siècle si le réchauffement est limité à 1,5°C, mais d’au moins une fois tous les dix ans s’il est limité à 2°C.
Avec un réchauffement de 1,5°C, 70 à 90% des récifs coralliens disparaîtraient, alors qu’avec un réchauffement de 2°C, la quasi-totalité (> 99 %) serait anéantie.
L'impact sur les espèces sera moindre à 1,5°C : moins de feux de forêts, de perte de territoires, d'espèces invasives... À +1°C, 4 % de la surface terrestre change d'écosystème, à +2°C ce sera 13 %. La baisse de productivité du maïs, du riz ou du blé sera plus limitée à +1,5° qu'à 2, de l'Asie du sud-est à l'Amérique latine, indique encore le rapport. Il souligne les risques accrus pour la ressource en eau, la sécurité alimentaire et la santé.
+2°C signifierait des vagues de chaleur dans la plupart des régions. Les jours chauds vont croître à peu près partout, en particulier dans les Tropiques, une zone encore épargnée à ce jour. Les précipitations liées aux cyclones gagneront en intensité.
Le rapport du GIEC n’est pas qu’alarmant, il propose également des solutions pour limiter le réchauffement climatique à 1.5°C, notamment :
- Chute drastique des émissions de CO2 de 45 % d'ici 2030,
- Viser et atteindre la "neutralité carbone" en 2050 partout dans le monde. Autrement dit, il faudra cesser de mettre dans l'atmosphère plus de CO2 qu'on ne peut en retirer, et ne plus se permettre que des émissions "résiduelles",
- Augmentation de la part des énergies renouvelables de 20 % aujourd’hui à 70 % en 2050, dans la production électrique,
- Réduction de la part du charbon (environ 40 % aujourd’hui) à pratiquement rien,
- Réduction par l'industrie de ses émissions de CO2 de 75-90 % d'ici 2050 par rapport à 2010,
- Augmentation de l’utilisation des transports bas carbone à 35-65% du trafic en 2050 contre moins de 5% en 2020.
Coût des investissements annuels nécessaires entre 2016 et 2035 pour sauver la planète : 2 400 milliards de dollars soit 2059 milliards d’euros.
