
Et si on mesurait la richesse de la France autrement ?
Le PIB, produit intérieur brut, est la somme des valeurs ajoutées des différents secteurs, publics et privés de l'économie. Il permet d'évaluer la quantité de richesses créées chaque année dans un pays.
La crise économique, la montée des préoccupations écologiques, entraîne une critique renouvelée de cet indicateur essentiel qui n'a pas une capacité satisfaisante à décrire l'état de la société du point de vue économique, social et environnemental ainsi que sa trajectoire en termes de transition écologique.
Le CESE (conseil économique, social, et environnemental) et France Stratégie ont travaillé ensemble à la coproduction de 10 indicateurs nouveaux dont le choix à fait l'objet d'une large concertation.
Cette proposition souhaite apporter le moyen de compléter les informations fournies par le PIB qui ne mesure pas la qualité de la vie et ne tient aucun compte par exemple des activités non monétisées (production domestique ou bénévolat). Il ne dit rien non plus sur la répartition des richesses (dans un pays riche, l'écart entre les plus aisés et les pauvres peut être considérable) et ne tient pas compte des inégalités dans l'accès aux services publics, à l'éducation, à la santé, à la culture qui peuvent entraver l'évolution vers une croissance forte et régulière.
Enfin le PIB ignore totalement le prélèvement des ressources naturelles et les atteintes à l'environnement.
Il ne peut être considéré comme un indicateur de progrès et il ne sait traduire l'étendue des défis que doit relever la société contemporaine. La mesure seule de l'activité économique occulte les autres dimensions du progrès et la notion de cohésion sociale.
A l'initiative du CESE, de France Stratégie et de l'Etat, une large concertation s'est organisée en deux phases.
La première réunissait des experts, des représentants de la société civile et des conseillers du CESE qui ont proposé des indicateurs.
La deuxième, phase de concertation envers les citoyens, qui a permis aux internautes de s'exprimer sur l'intelligibilité et la compréhension des indicateurs par les citoyens.
Le résultat de ces consultations, des débats et des adoptions ont conduit à produire cet ensemble de dix indicateurs que le CESE propose au gouvernement de joindre à la loi de finance.
Le gouvernement publie lui, en application de la loi SAS, un rapport sur les nouveaux indicateurs de richesse et il s'est largement inspiré de ceux proposés par le CESE et France stratégie.
Les thèmes proposés sont les suivants:
Thème 1
Inégalités des revenus mesurées par le rapport de la masse des revenus détenue par les 10% les plus riches et les 10% les plus pauvres.
Le gouvernement a choisi le même rapport mais en comparant les 20% les plus riches et les plus pauvres.
Il a souhaité que soit rajouté la mesure du taux de pauvreté, comme nouvel indicateur.
Thème 2
Éducation mesurée par le taux de diplômés de l'enseignement supérieur parmi les 25-34 ans.
Thème 3
Santé mesurée par l'espérance de vie en bonne santé à la naissance.
Thème 4
Travail et emploi mesuré par le taux d'emploi de la population active.
Thème 5
Climat énergie mesuré par l'empreinte carbone (consommation carbone).
Thème 6
Biodiversité mesurée par l'indice d'abondance des oiseaux.
Thème 7 (indicateur non retenu par le gouvernement)
Gestion des ressources mesurée par le taux de recyclage des déchets.
Thème 8
Investissement mesuré par les actifs productifs physiques et incorporels en pourcentage du produit intérieur net.
Thème 9
Soutenabilité financière mesurée par la dette des différents agents économiques non financiers en pourcentage du PIB.
Thème 10
Bien-être et vivre ensemble mesuré par l'indice subjectif de satisfaction de la vie.
Les concepteurs de ces indicateurs comme le gouvernement, souhaitent que la société civile s'empare de ces nouveaux indicateurs et les fasse vivre.
Vous lecteurs des articles de notre site internet vous êtes la société civile, je me permets donc de vous soumettre ce travail, pour vous en emparer et si vous le souhaitez nous faire un retour de ce que vous en pensez.
Patrick CHRÉTIEN
Président national
Familles de France
Membre du CESE
