Nous

Message d'un militant du réseau (86)

30/11/2015 - 10:00

Au moment où j’écris ces lignes, je pense aux victimes des attentats du vendredi 13 novembre et à leurs familles.

Solidarité familiale avant tout, c’est le titre d’un article publié dans le Courrier Français et par la radio Styl Fm de Neuville du Poitou (*) sur mon point de vue pour ne pas tomber dans les pièges de la terreur dans lesquels les djihadistes qui tuent des innocents au nom de leur dieu.

Être devant mon écran qui retransmettait l’hommage de la nation m’était nécessaire par compassion, par solidarité, par amour pour toutes  ces victimes innocentes, mais j’ai besoin de beaucoup plus. C’est pour cela que j’ai participé samedi 28 novembre au temple de Châtellerault à la cérémonie spirituelle organisée par plusieurs cultes : catholique, musulman, protestant, orthodoxe … ; c’était une très belle cérémonie de communion fraternelle, chacun avec sa foi qui lui est propre a pu trouver la lumière qui était priée pour vivre en paix.

Aujourd’hui, je me pose beaucoup de questions.

Allons-nous en rester là ?

Souvent culpabilisées, mises à l’index, les familles ont tendance à se replier sur elles-mêmes. La peur de parler sans doute.

Se replier sur soi n’est pas, pour moi, une solution. L’Etat, par ses responsabilités régaliennes a le devoir de nous protéger tous et pour cela il a pris beaucoup de mesures pour répondre aux besoins de sécurité dont nous avons tous besoin pour vivre tous ensemble avec sérénité. Nous aussi, en tant que familles avons à nous mobiliser parce que selon Dounia Bouzar (**), le mouvement «djihadiste» a changé de visage et attire de plus en plus de jeunes Français. Ce ne sont plus seulement des adolescents des milieux défavorisés et sans repères familiaux, mais aussi des enfants de la campagne, des banlieues, du XVIe arrondissement... Daesh et Al-Nosra, les deux principaux groupes terroristes, ont affiné leurs techniques d'embrigadement pour réussir à convaincre ces jeunes qu'ils vont accomplir leur mission en rejoignant leurs rangs. Une fois cette emprise idéologique établie, est-il possible d'en sortir ?

Comment faire pour qu'il redevienne un être humain qui pense et qui aime ?

Déjà, je propose de faire nombre et de se solidariser, de parler ensemble, de ne pas rester seul. L’Homme est avant tout un être social. Il a un cerveau qui est formaté pour développer des belles rencontres. Mobilisons-nous. Chacun peut agir ! Ecrivons chacun notre point de vue, ne restons pas seul. Osons faire une grande chaine de solidarité familiale. Démontrons que nous sommes capables de nous mobiliser pour la paix et de l’imposer à tous les criminels.

Merci.

Très cordialement

29 novembre 2015

Guy PAILLIER

Président de l’Université Familiale.

 

(*) J’ai envoyé le même article à la grande presse régionale quotidienne qui ne l’a pas retenue.

(**) Ancienne éducatrice à la Protection judiciaire de la jeunesse, ex-personnalité qualifiée au Conseil français du culte musulman (CFCM), membre de l'Observatoire de la laïcité, Dounia Bouzar est anthropologue du fait religieux et a été mise à disposition du CPDSI (Centre de Prévention des Dérives Sectaires liées à l’Islam) afin de constituer un appui au désembrigadement auprès des professionnels et des familles.

 

Photo paubliée dans "Le courrier" du 27/11/2015

 

Mail : universite.familiale@gmail.com

Site internet : uf-chatellerault.org