Familles de France Moselle ayant en charge du périscolaire ainsi que des mercredis loisirs peut faire une première approche de ce changement.

Si la ville de Metz prend en charge l’amplitude supplémentaire des mercredis matin ainsi que la demie heure du matin et de l’après midi en périscolaire, la cantine du mercredi est à la charge des parents.

On ne peut que déplorer le manque d’homogénéité d’une commune à l’autre. Tout d’abord dans une même communauté de communes, il y a ceux qui appliquent le nouveau rythme et ceux qui ont décidé d’attendre. Il y a les communes qui peuvent prendre en charge les changements et les autres qui voient les parents payer la différence.

En ce qui concerne le mercredi, au bout de 2 semaines d’école, nous sommes confrontés à des enfants déjà fatigués et qui le disent ! Si les cours ne commencent qu’à 9 Heures, ils sont déposés dès 7h30 et sont pris en charge par le personnel municipal. Ce qui ne change rien à leur rythme de tous les jours si ce n’est qu’ils ont maintenant cours du lundi au vendredi sans interruption.

Les associations, dont Familles de France, récupèrent à midi les enfants d’un quartier de Metz. En ce qui nous concerne, ils viennent d’une école primaire et de deux écoles maternelles.

Sur 300 élèves, seuls 30 enfants sont concernés.

Une autre de nos associations récupère les enfants de trois écoles primaires et de trois écoles maternelles disséminées dans son quartier, un bus a été affrété par la ville pour les amener aux locaux associatifs. Sur 600 élèves, seuls 20 enfants sont concernés.

Où sont passés les autres enfants ?

Tout d’abord le problème de la cantine. Au niveau des autres jours de la semaine, c’est la commune qui prend en charge les frais, les parents payent 2.50€ le repas. A notre niveau, le mercredi, le repas nous coûte 4,50€ par enfant. Nous proposons ensuite des mercredis loisirs, soit une prise en charge de l’après midi, jusqu’à 17h voire 18 heures, nous ne prenons pas les enfants qui ne seraient présents que pour manger, nous ne sommes pas un service de restauration, ce n’est pas le but d’une association.

En ce qui concerne les activités proposées l’après midi, nous obéissons à un projet éducatif et pédagogique demandé par notre organisme de tutelle: la Direction départementale de la cohésion sociale, anciennement jeunesse et sports. Des sorties culturelles, sportives, ludiques sont proposées aux enfants. Nous sommes confrontés aux parents qui nous prennent pour une halte garderie et souhaiteraient récupérer leurs enfants comme bon leur semble ! Sinon ils pensent que nous sommes à leur service pour emmener leur enfant vers l’activité qu’il pratiquait auparavant le mercredi !

En conclusion

• Au niveau des enfants : nous sommes face à des enfants qui ne comprennent pas ces changements, qui consacraient leur mercredi à diverses activités que certains ne peuvent plus pratiquer maintenant. Nous avons aussi des enfants fatigués par le manque de coupure dans la semaine

• Au niveau des parents : Une majorité de parents a choisi de récupérer les enfants, de les faire manger ou de leur préparer un repas à réchauffer. Ils ont besoin d’une garderie pour leur(s) enfant(s) et ne comprennent pas le but d’une association. Ils ne sont que consommateurs. Beaucoup d’enfants qui étaient en mercredi loisirs à la journée, se gardent seuls les mercredis après midi, les parents estimant que pour une demi journée il n’était pas nécessaire de trouver un moyen de garde. C’est le retour de "l’enfant à la clé". En ce qui nous concerne, la prise en charge d’un enfant comprenant repas, goûter, animation de 12H à 18H est de 11€

• Au niveau de la commune : beaucoup de choses ont été mises en place. Le temps de garde du matin jusqu’à 9 heures, des moyens de locomotion pour aller de l’école aux associations, la prise en charge du coût de la demi-heure supplémentaire le soir.

Les sondages faits en mai/juin se révèlent mauvais, les moyens mis en place pour le mercredi coûtent chers à la société pour peu d’enfants.

• Au niveau des associations : Les activités doivent être concentrées sur le mercredi après midi. Les personnes vacataires qui intervenaient en animation les mercredis matin n’ont plus de travail. Les jeunes animateurs ne sont plus que sur des demi-journées et certains ont été licenciés. Le raz de marée des enfants dont il faut prendre en charge l’après midi n’a pas eu lieu.

Ce qu’il faut retenir :

Tout d’abord l’impact sur l’enfant. Il bénéficie d’un week-end complet avec ses parents mais au prix d’une semaine chargée sans coupure. Les devoirs sont toujours d’actualité, malgré tous les démentis. Nous avons des enfants qui sont à l’école du lundi au vendredi de 7H30 le matin à 18h30 le soir pour une grande majorité. Certes, si le mercredi voyait ces enfants se lever comme d’habitude, ils vaquaient à des activités ludiques et n’étaient pas dans le travail scolaire.

Nous nous retrouvons, à nouveau, face à l’enfant qui se garde tout seul avec tous les risques que cela induit.

Nicole Chrétien, présidente de Familles de France 57