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« Affaire Spanghero» : Familles de France reçu par Benoit Hamon
- Lundi 25 février Familles de France était reçu au Ministère par Benoit Hamon au sujet de l’affaire Spanghero.
Le ministre a fait un point détaillé de la situation et évoque les suites qu’il envisage donner à cette affaire.
Etat actuel
Faisceau d’indices, concordants et graves ; C’est une escroquerie évidente, en premier lieu une tromperie sur la marchandise qui se double d’un risque éventuel sanitaire (qui n’existe pas dans ce cas) du fait de la modification de l’étiquetage entrainant la perte totale de traçabilité.
Pour le moment les services de l’Etat ont pu mettre en évidence que 750 tonnes de viande de cheval ont été achetées par l’entreprise Spanghero sur une période de 6 mois, 550 tonnes ont été revendues à l’entreprise Comigel qui a diffusé cette viande dans 13 pays et dans 28 entreprises identifiées par la DGCCRF à ce jour. Le bénéfice frauduleux est d’environ 1 euro par kg et donc l’entreprise Spanghero a fait, déjà en 6 mois, grâce à ce subterfuge au moins 550 000 euros de recette en plus !!! De surcroit les 200 tonnes restantes ont été vendues sous différentes formes par la société et des enquêtes sont encore en cours pour en savoir davantage.
Le principe est très simple, il suffit de vendre des produits estampillés viande de bœuf (viande la plus chère) qui sont en fait un mélange de viande de bœuf et de cheval, le gain réalisé en plus est d’environ 1 euro par kg de viande de cheval vendu. C’est vendre du cheval (pdt nettement moins cher) pour du bœuf.
Tout un réseau de traders, bien au courant de ces pratiques, mettent sur le marché au plus offrant (spéculation) des stocks de viande, notamment du cheval dont on ne connait quasiment pas la provenance et qui n’a pas été contrôlé sanitairement. C’est un trafic mafieux.
Les effets de ce scandale auprès de la population sont au vu des sondages très négatifs, une chute de la vente des surgelés de près de 20% est constatée et la confiance des consommateurs dans l’étiquetage et dans la fiabilité des informations qui leur sont données n’existe quasiment plus.
Naturellement au vu des contrôles et de l’impact médiatique les distributeurs ont retirés de la vente tous les produits suspects ou communiquent immédiatement s’ils découvrent un produit douteux comme dernièrement Ravioli a retiré de la vente des produits où ils ont trouvé du cheval.
Le ministère a, pour éviter à l’entreprise de fermer, pris la décision de leur laisser l’agrément pour une partie de leurs activités. Le problème soulevé par le ministre c’est que dans un premier temps tout le monde s’insurge contre la tromperie et estime que la protection des consommateurs est essentielle, puis s’ensuit la peur de la fermeture et du chômage donc la protection de l’entreprise redevient pour les médias, les syndicats une priorité au mépris de la tromperie et de la sécurité des usagers !
Comment éviter cela ?
Cette affaire a le mérite de mettre en évidence qu’il n’y a pas de traçabilité des produits alimentaires en place à ce jour en Europe et dans le monde, qu’on ne sait pas, sauf par l’entremise de tests scientifiques couteux ( 120 euros le test ADN pour une quantité de viande de bœuf vendue 90 euros !), ce que l’on mange réellement et qu’il est absolument urgent, avant une catastrophe sanitaire inévitable à moyen terme, de légiférer sur l’origine des produits alimentaires quels qu’ils soient. De plus on découvre avec stupeur que les circuits de commercialisation de l’alimentaire sont soumis au même règle économique que les autres produits et que la spéculation y règne en maitre. C’est ainsi qu’aujourd’hui les plats cuisinés sont fabriqués avec de la viande quasi avariée achetée dans un pays parfois très lointain par des traders qui vont la revendre au plus offrant ce qui fait que parfois avant de se retrouver conditionnée elle a pu faire un circuit d’une dizaine de professionnels, voire de pays !
Les réflexions avancent et des accords sont en discussions à Bruxelles dans l’amélioration du cadre législatif, sur la question de la traçabilité, sur l’origine, sur une interdiction de la spéculation dans le monde alimentaire, sur l’obligation de privilégier les circuits courts, de mettre en place des dispositifs d’alerte, des autocontrôles bien spécifiques obligatoires dans les entreprises, d’accroitre la répression en cas de fraudes (l’amende du code la consommation est relativement faible au vu des bénéfices retirés) etc…
L’UFC, l’AFOC, Familles Rurales, Familles de France et Les AFC se sont exprimés, toutes sur la même longueur d’onde, félicitant la DGCCRF pour leur réactivité et efficacité. Encourageant le ministre à poursuivre dans ce sens pour obtenir réellement une transparence en ce qui concerne la réalité et la qualité des produits achetés que l’on retrouve dans nos assiettes.
Une troisième réunion d’informations devrait se tenir dans le courant de la semaine prochaine.
- Lundi 11 février, Familles de France a été reçu, avec les associations nationales agréées de défense des consommateurs, par le Ministre délégué auprès du Ministre de l’Economie et des finances, chargé de l’Economie sociale et solidaire et de la consommation, Monsieur Hamon. L’objectif était de nous informer relativement à « l’affaire Findus ». Voici les principaux éléments issus de cette rencontre.
Findus, dans le cadre de ses autocontrôles, a détecté la présence de viande de cheval dans des plats à base de bœuf. Le fabricant pour Findus est l’entreprise Comigel qui se fournit, pour la viande, auprès de l’entreprise Spanghero à Castelnaudary (11).
Le Ministre a exposé le plan du Gouvernement :
- l’enquête est en cours, le Gouvernement aura les résultats probablement jeudi 14 février, pour déterminer les risques sanitaires, responsabilités et préjudices
- Un suivi des filières viandes et poissons sera effectué sur l’année 2013
- La France va défendre cette fin de semaine, au niveau européen, concernant l’étiquetage des produits, une position visant à améliorer l’étiquetage actuel, notamment sur l’origine
- La France voudrait, en accord avec les professionnels de l’agroalimentaire, trouver un consensus concernant l’indication de l’origine sur les emballages des produits agroalimentaires (aujourd’hui il n’y a aucune indication de l’origine imposée), avant même la mise en place de dispositions européennes.
Le Ministre nous recevra prochainement pour nous faire part des résultats de l’enquête en cours et nous informer des avancées quant au suivi de la filière qui va être mis en œuvre.
Pour avoir plus de renseignements sur cette procédure de retrait en place sur les produits concernés et connaitre la liste de ces derniers, voici le lien vers un article rédigé par l’Institut national de la consommation : http://www.conso.net/page/bases.1_actualites.7_parole_d_expert./
